Critique de Black Paradox

Développeur : Studio Fantastico
Éditeur : Digerati

Disponible sur
• Windows & macOS // 27 juillet 2018
• Xbox One // 29 avril 2019
• Playstation 4 // 29 avril 2019
• Nintendo Switch // 29 avril 2019


➤ Testé sur Nintendo Switch

BLAAAACK PARADOOOX! Dieu sait que j’ai entendu ces mots-là souvent pendant mes tests de ce jeu du même nom! Cet hybride « shmup » et « rogue lite » au look des années 80 vous fera parcourir 7 niveaux consécutifs accompagnés d’un boss à la fin de chacun d’eux tout en vous couvrant d’améliorations diverses. Si vous tombez au combat, vous perdez tout et devez recommencer du début… avec quelques améliorations qui vous permettront d’aller plus loin d’une partie à l’autre. C’est un cycle que j’adore et j’étais curieux de voir comment cette idée se traduirait concrètement dans un style de jeu auquel il n’est pas généralement associé.

La fameuse esthétique des années 80, Black Paradox l’arbore fièrement! Tout y est: les néons, le bleu et rose électrique, le synthwave, les graffitis. Je dois avouer que je suis personnellement blasé de ce style que je considère un peu sur-utilisé ces dernières années. Il en reste que c’est bien représenté ici, peu importe mon appréciation pour celui-ci. L’interface manque un peu de flair, mais elle répond bien aux besoins.

La trame sonore Synthwave est quant à elle excellente et accompagne le jeu parfaitement. Elle n’atteint peut-être pas les sommets que de l’incroyable Nex Machina a atteint lors de sa parution il y a 2 ans, mais elle reste très bien.

Pour ce qui est du jeu lui-même maintenant! Vous incarnez un chasseur de têtes qui ressemble définitivement plus à un pilote de moto professionnel qu’autre chose et pilotez votre vaisseau, le « star phoenix » (*ahem* DeLorean quelqu’un?). Présenté sous un angle de vue à défilement horizontal rappelant les classiques Gradius et R-Type, vous affronterez vague après vague d’ennemis qui ressemblent un peu à des Winnebagos de l’espace. Certains d’entre eux laisseront derrière une arme que vous pourrez équiper afin de vous aider dans votre mission. Jusqu’à deux d’entre elles peuvent être équipées à la fois et plusieurs sont très satisfaisante à utiliser, les munitions corrosives et les réactions en chaîne qui s’en suivent sont assurément parmis mes préférées. Vous avez aussi à votre disposition l’invocation de l’éponyme Black Paradox (BLAAAACK PARADOOOX! désolé! Ça me reste dans la tête!), une copie sombre de votre vaisseau qui vous accompagnera et sèmera la terreur pendant environ 10 secondes avant de repartir je ne sais où. Avant de pouvoir s’en servir toutefois, une jauge devra être remplie en vainquant des ennemis. Le passage du temps la fait augmenter aussi, mais très peu.

Suite à votre inévitable échec, vous aurez l’occasion de vous procurer diverses puces électroniques de différents niveaux d’efficacités choisies au hasard. Elles vous permettront d’aller peut-être plus loin la prochaine fois!

Les niveaux sont assez court, mais chaque tentative sera quelque peu différente de la dernière puisque les vagues d’ennemis sont générées au hasard selon plusieurs groupes prédéfinis. Le boss à la fin des niveaux est toujours le même, mais plusieurs de ses armes varient d’une fois à l’autre. Une fois vaincu, il laissera derrière lui deux améliorations significatives et vous devrez choisir l’une d’elles pour la suite des choses. Dans de rares cas, une des améliorations peut être remplacées par un trou noir qui vous enverra en face à face contre un boss secret offrant un défi supplémentaire. Je n’ai malheureusement pas réussi à le vaincre jusqu’à présent! Vous devrez donc découvrir vous-même ce qui se cache derrière. Ceci dit, j’ai plusieurs réserves quant aux niveaux et à la jouabilité. Malgré les mécaniques de tir adéquates, il ne me fallut pas bien longtemps avant que la répétition et l’ennui prennent le dessus. Les vagues d’ennemis peuvent bien être différentes d’une tentative à l’autre, elles finissent par tous se ressembler, et ce après une heure ou deux. Le visuel des niveaux ne s’en tire pas mieux, il varie un peu chaque fois, mais d’un à l’autre ils se ressemblent tous, hormis un astéroïde ou une galaxie dans l’arrière-plan. Cela change peut-être plus loin, mais dans les 5 premiers niveaux, c’est très ordinaire.

Un autre petit problème, préférence personnelle mais qui pourrait déranger certains habitués : l’espace que prend le vaisseau du joueur est à mon avis trop large. Je suis un habitué de shmups japonais tel que Deathsmiles ou Akai Katana, mais il semble que même avec 10x moins de projectiles lancés en ma direction que dans ces deux titres, certaines attaques me touchent alors que j’aurais clairement dû les éviter. J’en conviens, ce ne sont pas des jeux entièrement similaires et la Star Phoenix peux survivre bien plus d’abus que le vaisseau de « shmup » moyen… mais même après 15h de jeux, je ressens toujours ce désir d’avoir un plus petit « hit box ».

Ma dernière réserve est l’omission de tout système de pointage qui reste un des piliers de ce type de jeu. Compte tenu des vagues générées chaque partie, c’est malgré tout compréhensible… mais il reste que j’ai peu de raison de recommencer afin de tenter de battre mon record car il n’y en a pas. Si oui, je ne l’ai pas trouvé.

Malgré mes nombreuses réserves, Black Paradox est un jeu compétent, mais qui manque un peu de poli. Les amateurs du genre vont y trouver leur compte à condition de savoir à quoi s’attendre. Ce n’est pas le meilleur jeu du type, peu importe la console, mais ses particularités lui donnent assez d’originalité pour mériter une considération. Chasseur de high-score s’abstenir. Pour les autres? Évaluer ce que vous désirez de ce type de jeu et plongez si votre curiosité est piquée.

 


Une critique
par Mathieu Duchesne